"Dans les bois, dans les grottes c'est une pauvre troupe qui erre, se cache,
paysans, laboureurs, bergers, vieillards, femmes et enfants de nos Cévennes........
La religion revenait à ses
origines du 1er siècle et, avec Saint-Paul, pouvait dire:
"Dieu a choisi les choses qu'on méprise et celles qui ne sont point pour confondre celles qui sont".Mais la prodigieuse apparition
des prophètes cévenols a seule été capable de ranimer l'énergie défaillante des protestants d'alors". (E.Doumergue).
Et que dire de" l'énergie défaillante" des Eglises d'aujourd'hui ? de la mondanité des uns, du rationalisme des autres?, de l'indifférence du plus grand nombre, des temples qui se vident?.....
Il est grand temps de demander à Dieu, dans la foi et la repentance, un puissant baptême d'Esprit et de feu qui ramènera l'amour et le zèle dans nos lieux de culte
cévenols, et ailleurs, comme aussi la puissance des manifestations surnaturelles de l'Esprit, qui soutenaient nos camisards.
Voici de remarquables témoignages:
http://www.signes-et-promesses.com/article-17951618.html
Jacques
Bresson, de Brignon, entre Nimes et Alès.
"J'ai vu dans les cévennes un grand nombre de personnes qui recevaient des inspirations. Je suis persuadé que j'en ai vu autour de 400 à 500, soit dans les
diverses assemblées, soit ailleurs.
Comme il y avait quantité de ces inspirés dans mon voisinage, et de ma connaissance particulière, j'ai eu souvent l'occasion de me rencontrer avec eux quand
ils tombaient dans leurs extases. Ils parlaient toujours français dans le temps de l'extase. Il y avait beaucoup d'enfants de 7 à 8 ans. Mais je ferai une mention particulière d'un enfant de 3
ans, que j'ai vu 4 à 5 fois dans les agitations, pendant l'inspiration. Il parlait distinctement assez haut, en bon français et faisait des exhortations fort touchantes.(Le
lecteur tiendra compte du fait que, seul le patois était le langage
courant d'alors, chez les paysans des cévennes.)
J'ai été plusieurs fois témoin que ceux qui avaient reçu les grâces s'occupaient beaucoup, entre autres bonnes choses, à faire réconcilier ceux qui vivaient
mal ensemble:
C'était un de leurs premiers soins. Et tout le monde voyait que ce qu'ils faisaient et disaient
tendait toujours au bien et en produisait".
Abraham Mazel nous parle de son
arrestation et de son évasion de la tour de Constance:
"Je fus pris par les Miquelets et conduit à la citadelle de Montpellier,
j'avouai naïvement
tout quand on m'interrogea. Mes juges se moquèrent de moi; Ils me disaient que j'avais fait des merveilles et que je n'avais qu'à me préparer aux plus rudes
supplices.
Mais je ne les craignais pas du tout, ayant été averti plus d'une fois par L'Esprit que
j'échapperais de leurs mains. Cependant, Dieu fit agir d'un côté le Lieutenant-général Lalande. D'un autre côté, il mit au coeur d'un prêtre, à qui j'avais sauvé la
vie, de solliciter fortement ma grâce. Par les entremises de ces deux organes de la Providence, je fus seulement condamné à une prison perpétuelle dans la fameuse Tour De Constance.
Quelques jours après qu'ont m'eût mis dans ce lieu fatal, L'Esprit me dit par inspiration
que j'en sortirais, et sur quelques doutes de mon infirmité, Il redoubla ses saintes promesses.
A quelques jours de là Dieu me mit à coeur de percer la muraille. Les murs ont 6 m
d'épaisseurs, nous étions au 2è étage à cent pieds de hauteur du terrain, je n'avais pas
d'outils, il y avait 33 autres prisonniers avec moi dans la même chambre; il falllait ou gagner tous ces gens-là, et les trouver fidèles, ou être accusé par
quelqu'un d'entre eux, et il fallait des cordes pour descendre.
En bas, il y avait de hautes murailles à escalader, des sentinelles à éviter, de grands marais
pleins d'eau à traverser, et après tout cela ne savoir où prendre du pain, ni où se retirer.
Mais avec l'assistance de Dieu, je surmontai tous ces obstacles, après 7 ou 8 mois de travail.
16 de mes compagnons me suivirent, les 17 autres manquèrent de courage. Le duc de Berwickayant appris mon aventure, eut ses raisons pour faire publier
que tous mes péchés me seraient pardonnés si je voulais sortir du royaume. Et sur ces entrefaites, comme il me fut rapporté que le frère Marion était à
Montpellier, prêt à partir pour Genève, après avoir traité une 2è fois, j'acceptai l'amnistie et nous vînmes sous bonne escorte, avec plusieurs autre frères en Suisse. Et me voici, grâce à
Dieu, en paix, toujours bénignement visité par les inspirations de son bon Esprit, et vivant en ferme espérance fondée sur la vérité de ses promesses, qui sont infaillibles".
Elie
Marion, nous a encore laissé cet autre témoignage:
"Au commencement de 1703, le Maréchal de
Montrevel monta dans nos Hautes-Cévennes
pour brûler et saccager tout. Alors, comme nous étions dans une Assemblée, le frère La Veille, qui avait un grand don de prédication, fut saisi pat
l'Esprit et dit, sous l'opération, que notre ennemi n'exécuterait pas ce qu'il avait entrepris, mais qu'il serait obligé, dans 3 jours, de descendre plus vite qu'il n'était monté. En effet, le
dimanche suivant, dès le matin et précisément 3 jours après l'avertissement donné au frère La
Veille, plusieurs exprès furent dépéchés au Maréchal pour lui faire savoir qu'il y avait des vaisseaux anglais proches de la côte, afin qu'il se
hâtât de revenir avec ses troupes. Nos soldats interceptèrent une de ces lettres que j'ai lue".
Un traitre
démasqué ( Récit de Marion).
"Comme j'étais dans le village de Ferrières proche de Barre, vers le Mois de Mai 1703, je fus soudainement saisi de l'Esprit qui me fit dire:" Je t'assure mon
enfant, qu'il y a un homme qui est allé tout présentement chez un de tes ennemis, avec qui il parle pour te livrer.
Le lieu de la demeure de cet homme est de ton côté gauche, et il sera demain des premiers à l'Assemblée. Je te le ferai connaître".
Sur le champ, l' Esprit me fit voir cet homme, se promenant avec le sieur Campredon, subdélégué de l' intendant à Barre, comme si j'avais été dans la même chambre avec eux. Je les voyais et j'entendais tout ce qu'ils disaient, distinctement et
facilement, comme on le peut juger, puisque nous étions tous trois ensemble dans
le même lieu. Je voyais même la femme de M.Campredon qui allait et venait,
se mêlant quelquefois dans la conversation. Campredon s'informa de moi au paysan, et du frère La Valette, qui était notre ministre et principal prédicateur, lui disant que si on nous pouvait saisir tous deux, ce serait un des meilleurs moyens de
rétablir la tranquillité dans le pays. Le subdélégué disait aussi au paysan:
Tu te feras des amis, M. l'intendant te récompensera et M. le
maréchal de Montrevel aussi, tu peux compter
sur cela; et en mon particulier, je te donnerai dix écus comptant et je te ferai gagner ton procès. Le paysan, consentant à tout cela, ajouta qu'il irait le lendemain à l'assemblée et qu'à
l'issue de ladite assemblée il nous suivrait, le frère La Valette et moi, pour s'assurer du lieu de notre retraite; et qu'il en avertirait ledit Campredon afin qu'il nous fit saisir.
Après l'opération de l'Esprit, je racontai au frère La
Valette ce que j'avais vu et qui me frappa si fort que j'en ai présentement l'idée comme le
jour même; je lui dépeignis l'homme, ses habits, sa taille son âge et son visage, et il conjectura juste, comme on le verra tout à l'heure.
Le lendemain, l'assemblée se fit à Aubaret, et comme on chantait un psaume, l'Esprit me saisit soudainement et me fit prononcer à haute voix que celui qui nous
avait vendus était entré dans l'assemblée. Il me fit répéter tout haut aussi, en présence du traître,l'entretien qu'il avait eu le jour précédent avec M. le subdélégué. Et, après que je fus
revenu dans mon état naturel, mes yeux se portèrent sur le faux-frère. Je le connu par l'idée que j'en avais reçue dans la vision, et il était devenu si pâle, dans le temps que l'Esprit me
faisait raconter son histoire, que toute l'assemblée l'avait soupçonné.
Comme il ne m'avait pas été ordonné de le faire arrêter, je me proposai seulement de lui reprocher son crime et de lui faire quelques exhortations, après que
l'assemblée se serait séparée.
Enfant Prophète ( Autre récit de Marion).
M.S. du voisinage de Florac m'a dit qu'il avait une fois rencontré dans un coin d'étable une petite fille d'un de ses voisins, de 7 à 8 ans, qui priait Dieu en
pleurant. Il lui demanda ce qu'elle avait:
Elle répondit qu'elle ne savait où aller, parce que son père la battait quand elle avait des inspirations, mais qu'elle voulait pourtant toujours prier Dieu. M.S.
fort ému de cela, dit à la petite fille qu'elle n'avait qu'à venir dans sa maison quand elle sentirait les premières émotions.
Elle le fit, et M.S. fut tellement touché des inspirations qu'elle reçut chez lui, et en général
de l'état de cette petite fille, qu'il fut convaincu, lui et toute sa famille.
Le chef Cavalier reçoit l'ordre de purifier sa
troupe.
Il reçut l'ordre, par ses propres inspirations et par celles de plusieurs autres, d'administrer la Sainte-Cène. Alors le frère Cavalier, se tenant debout au milieu de la troupe, ceux de la troupe
s'approchaient de lui par douzaines environ, et se jetaient à genoux devant Dieu, pour recevoir la déclaration qui leur serait faite par son serviteur. Il les regardait attentivement, et l'Esprit
lui donnait à connaître ceux qui n'étaient pas préparés encore. Ils les faisaient mettre à part, en leur témoignant qu'ils seraient reçus une autre fois, lorsqu'ils seraient en état. Et ceux qui
étaient admis, il leur adressait une exhortation convenable.Tant ceux qui étaient reçus, que ceux qui étaient renvoyés à un autre temps, s'allaient mettre encore en prière.
La Sainte-Cène se donnait et se recevait avec un zèle si grand, que je ne pourrais l'exprimer: On voyait une humiliation profonde et des visages mouillés de
larmes de repentance et de joie tout ensemble.Dieu était là et son Esprit y était répandu. Ceux qui n'ont pas été témoins d'un pareil spectacle et qui
sont prévenus par des idées qui ne sont pas justes, ne sont pas capables de juger d'une chose si sainte et si admirable.
Enfin, pour terminer, nous citerons la conversion remarquable du chef camisard Durand Fage, d'Aubais, près de Sommières. "Au commencement de Février, j'eus l'occasion d'aller à Grand-Gallargues; et une
fille de 23 ans, Marguerite Bolle, ma parente, étant tombée en extase dans la maison où j'étais, dit entre autres choses, en ma présence, que l'épée que je portais alors contre les camisards
servirait contre les ennemis de la Vérité. On souhaita que je fisse quelques lectures de piété et comme je prononçais ces paroles:"augmente-nous la foi", je sentis tout d'un coup un fardeau sur
ma poitrine, qui m'arrêta pour un moment la respiration. En même temps des ruisseaux de larmes coulèrent de mes yeux et il me fut impossible de parler davantage. Je demeurai pendant une heure et
demi en cet état; la jeune fille ayant reçu une nouvelle inspiration, dit que je pleurais pour mes péchés, ce qui était vrai. Ma langue et mes lèvres furent subitement forcées de prononcer avec
véhémence, des paroles que je fus tout étonné d'entendre. Les choses que je dis furent principalement des exhortations à la repentance. Pendant les 15 jours qui suivirent, mon esprit
s'élevait perpétuellement à Dieu. Les divertissements ordinaires de la jeunesse me parurent non seulement méprisables, mais ils me devinrent insupportables.
L'idée de mes péchés occupait incessamment mon esprit, et c'est ce qui me causait tant de sanglots et de tressaillements.
Je reçus trois semaines après, dans une seconde inspiration, des consolations infiniment
douces, qui donnèrent à mon esprit une tranquillité et un contentement secret qui, jusque-là, m'avait été inconnu. Quand mon père et ma mère apprirent que Dieu
avait daigné me visiter de ses grâces, ils en eurent une grande joie....".
Source : http://ma-vie-en-bleu.over-blog.com/